Dans cet article nous étudions l’effet de la discrimination à l’embauche des personnes avec incapacités sur l’efficacité des politiques publiques (la subvention des salaires). Nous développons tout d’abord un modèle de recherche d’emploi qui intègre la discrimination et les préférences pour la décision de participation au marché du travail. Ce modèle nous permet de séparer l’effet de la discrimination de l’effet de la différence de productivité. Nous estimons le modèle en utilisant les données de l’Enquête sur la Dynamique du Travail et de l’Emploi (EDTR) au Canada. Les résultats suggèrent que la discrimination des employeurs est la principale composante expliquant l’essentiel des inégalités sur le marché du travail entre ces deux groupes et, à cet effet, elle diminue les effets des politiques visant l’intégration des personnes avec incapacités au marché du travail. Nos estimations montrent que la discrimination est aussi plus forte envers les femmes que les hommes dans le reste du Canada. Nous estimons que 51% des employeurs ont des préjugés envers les hommes ayant des incapacités et 67% pour les femmes avec incapacités. Au Québec, c’est plutôt l’inverse, avec 65% des employeurs ayant des préjugés pour les hommes contre 49% pour les femmes. Ainsi, nous constatons que la présence de la discrimination diminue de 32% les effets positifs de la subvention sur les taux d’embauche par rapport à une situation contrefactuelle où la discrimination est absente.
Publication à venir.